Sage femme reconversion professionnelle
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Tout ce qu’il faut savoir pour se reconvertir en sage-femme

Par Laurent , le 6 août 2021

Actrice incontournable de la périnatalité, la sage femme a un rôle privilégié auprès des femmes, avant, pendant ou après la grossesse et l’accouchement. Elle exerce sa fonction en tant que salariée au sein des établissements de santé, dans le secteur de la PMI ou en tant que libérale. La profession concerne essentiellement les femmes, mais peut être exercée par un homme. Dans ce cas, on parle de maïeuticien. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, exercer le métier de sage-femme se présente comme une option très intéressante. Si vous désirez suivre cette voie, voici comment faire.

Présentation du métier de sage-femme

Les compétences des sages-femmes sont nécessaires au cours de la vie d’une femme. Ce professionnel de la santé prend en charge tout ce qui concerne la santé reproductive de la femme, de la contraception à la gynécologie de prévention, et ce, en l’absence de pathologie.

La sage-femme assure les consultations prénatales et durant ces mois, anime des séances de préparation à la naissance, prescrit et effectue tous les examens nécessaires. Son métier consiste également à apporter un soutien psychologique aux futures mères. Elle a la responsabilité du déroulement de l’accouchement, depuis le diagnostic du travail jusqu’à la délivrance. Si des complications surviennent, elle passe le relais au gynécologue qui gèrera les accouchements difficiles et les risques de pathologies.

Après la naissance, la sage femme réalise les examens du nouveau-né afin de s’assurer qu’il est en bonne santé. Elle accompagne la maman, la conseille sur l’allaitement et l’hygiène du bébé. Organiser les séances de rééducation postnatale fait également partie de son métier.

Outre les gestes médicaux, sa fonction s’étend au suivi gynécologique, à la prescription de différents moyens de contraception et à la pratique des IVG par voie médicamenteuses. Que la maïeuticienne ait suivi une formation initiale ou exerce ce métier suite à une reconversion en sage-femme, elle joue un rôle important en éducation sanitaire. Les patientes et les familles comptent sur ses compétences pour la santé du bébé et de la mère.

Les qualités nécessaires pour devenir sage femme

Devenir sage femme par reconversion professionnelle implique de lourdes responsabilités et des conditions de travail difficiles. L’intéressée doit avoir des connaissances médicales et scientifiques avancées pour prendre les meilleures décisions. Pour exercer ce métier, elle doit avoir une résistance psychologique et physique accrue et savoir gérer son stress en toute circonstance. Il s’agit d’un métier humain qui relève d’une vocation. La sage-femme doit posséder un bon sens relationnel pour accompagner les futurs et nouveaux parents. Par ailleurs, la sage femme doit être rigoureuse, réactive et vigilante.

Pendant la formation, la sage-femme en reconversion fait preuve d’une grande énergie. Dans la majorité des cas, elle garde un métier exercé en parallèle avec sa formation. Ce qui demande une grande capacité d’organisation et surtout plus de volonté. Passer du bureau au stage en passant par la formation théorique rythme le quotidien d’une sage-femme en reconversion professionnelle.

Les formations pour devenir sage femme

Afin de devenir une sage-femme, il existe deux cursus possibles : choisir directement cette option après le bac ou passer par la reconversion professionnelle. Dans les deux cas, le professionnel de santé en devenir suit des formations identiques.

Après le Bac, il faut s’inscrire en PACES (Première Année commune des Études de Santé). Cette première inscription est commune aux études de la médecine humaine ou dentaire, d’officine et de sage-femme. Viennent ensuite les 4 années d’étude au sein d’une école de sage-femme. Au total, il s’agit d’une formation de 5 ans, divisée en 2 cycles. Ce cursus aboutit au Diplôme d’État (DE).

Le premier cycle : la base théorique

La deuxième et troisième année alterneront enseignement théorique et pratique. À l’issu de cette formation, les étudiants sages-femmes acquièrent les bases de la physiologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique. Au cours de la formation, ils doivent effectuer plusieurs stages qui leur permettront d’acquérir les connaissances pratiques. À la fin de la troisième année, ils obtiennent le DFGSMa (Diplôme de formation générale en sciences maïeutiques). À noter que ce dernier ne permet pas encore d’exercer le métier de sage-femme.

Le deuxième cycle : de plus en plus de pratique

Les deux dernières années seront consacrées à l’apprentissage du diagnostic et à la connaissance de la pathologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique. Les étudiants en sages-femmes passent plus de temps dans un centre de santé ou des cliniques et acquièrent la prise en charge de la femme enceinte, de la mère et du nouveau-né. Les modules à la contraception, l’échographie et l’aide médicale à la procréation figurent aussi dans leur programme. À l’issue de la cinquième année, l’université délivre aux titulaires du DFASMa (Diplôme de formation approfondie en sciences maïeutiques), le Diplôme d’État de sage femme. Pour recevoir ce titre, les étudiants devront valider les enseignements, les stages, le CSCT (Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique) et présenter un mémoire de fin d’études.

À partir de la deuxième ou troisième année, les infirmiers et les élèves infirmiers souhaitant devenir sage-femme peuvent également bénéficier de passerelles pour intégrer une école de sage-femme. Depuis la réforme des études de santé, le PACES a laissé place à 2 nouvelles voies. L’accès aux études en sage femme est désormais accessible par le biais d’un parcours spécifique « accès santé » (PASS) ou d’une licence accès santé LAS. Ce dispositif vise à ouvrir la porte d’études médicales, odontologiques et pharmaceutiques à des profils diversifiés.

Le métier de sage-femme et les perspectives

Après l’obtention d’un DE, la sage femme peut travailler dans différents établissements à savoir :

  • un service de maternité à l’hôpital public ou dans une clinique privée,
  • les PMI (Protection maternelle et infantile),
  • et un cabinet libéral

Suite à une formation d’une année, le diplômé peut enseigner dans une école ou occuper un poste d’encadrement dans un service. Il est possible d’exercer un métier spécialisé à partir d’un diplôme universitaire ou d’un diplôme inter-universitaire comme le DU en gynécologie préventive et contraceptive, le DIU en pédiatrie de maternité ou encore le master pro économie et gestion de la santé. Après quelques années d’exercice, la sage femme peut devenir directrice d’une maison maternelle ou d’un centre de PMI. Si elle choisit de s’installer en libéral, elle doit au préalable adhérer à un ou des contrats relatifs à la nature de son exercice professionnel. Son métier reste identique à celui des sages-femmes salariées.

Le salaire d’une sage femme

En général, le salaire varie en fonction du secteur d’activité, de l’ancienneté et de la fonction exercée. En milieu hospitalier, le salaire mensuel brut d’une sage-femme avoisine les 2 000 euros au début de sa carrière et 3 800 euros en fin d’exercice. Si elle exerce en libéral, le revenu mensuel est d’environ 2 400 euros, toutes charges déduites.

À titre d’information, environ 4 % des maïeuticiennes opèrent dans les centres de PMI. 17 % d’entre elles exercent la profession libérale et sont rémunérées à l’acte. Les 80 % restantes travaillent en établissement de santé comme une clinique privée ou un hôpital public.

Le métier de sage femme ne connaît pas le chômage, car les perspectives de recrutement accroissent en fonction de départs en retraite annoncés pour les années à venir. Le dispositif passerelle facilite effectivement la reconversion professionnelle et offre l’opportunité de devenir sage-femme.